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Note n°8 du 29 juin 2011
Objet : Quelle place pour l’idéologie dans la campagne présidentielle ?
Il existe une petite musique, qui vient de droite, de l’UMP notamment, qui vise à disqualifier toute proposition du parti socialiste en particulier, et de la gauche en général. Cette petite musique, Jean-François Copé l’a jouée dès que Martine Aubry s’est déclarée candidate aux primaires : « Est-ce qu’on continue d’avoir un PS totalement accro à l’idéologie, qui continue de faire croire à son électorat que la France, c’est une île, qu’elle peut se passer du reste du monde ? ». Accro à l’idéologie… Voilà cette petite musique !
Dans ce cas, pour Jean-François Copé, l’idéologie serait de l’aveuglement, du conservatisme, de l’irréalisme, voire de l’autoritarisme et un danger. Face à cela, il faut désormais être PRAG-MA-TIQUE. Une ligne de conduite qui vaut dans un cas ne vaudra pas dans un autre cas : donc il s’agit d’avoir autant de lignes de conduite que de cas à traiter. Mais en même temps, les mêmes responsables parlent de perte de valeurs, de perte de repères…
A l’inverse, et c’est amusant, Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale et ami de Jean-François Copé, vient d’expliquer que le parti socialiste « a une vraie difficulté à construire un corpus idéologique ». Faut-il donc avoir une idéologie ? On n’y comprend plus rien. Des exemples de ce type, « avoir une idéologie ou ne pas en avoir », on en trouve partout à l’UMP et au PS, et même au centre. Ce clivage dépasse celui de la droite et de la gauche.
Alors, ce qui va apparaitre, ce n’est pas une campagne sur la sécurité, ce n’est pas une campagne sur les valeurs, ce n’est pas une campagne avec une ribambelle de propositions… Non ! Ce qui va apparaitre, probablement par la gauche, c’est un débat sur la place de l’idéologie, sur la nécessité d’avoir une logique cohérente de discours et d’action, une ligne conductrice homogène et durable. Une idéologie, qu’elle soit de droite ou de gauche, ou du centre ou écologique, devra être révélée et assumée sur un ensemble de sujets, et non pas niée et non pas valable sur un sujet et pas sur un autre.
Morale : les candidats du Parti socialiste ont un été pour faire ce que demande ardemment Christian Jacob : « construire un corpus idéologique ». Mais dans ce cas, ils seront « accro à l’idéologie », comme le dit Jean-François Copé…
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